Rencontre avec Benji PRhyme
Le Chant de Powê a eu le privilège de s’entretenir avec une voix discrète du hip hop gabonais. En prélude au concert du 28 septembre 2019 à l’Institut Français de Libreville, l’un des chaînons du phénomène Bwiti Gang nous livre un aperçu de ce que le public peut espérer retrouver sur scène. Lecture.
Le Chant de Powê : Benji PRhyme, qui se cache derrière ce pseudonyme, un autobot ou un sosie des Neg’Marrons ? Qui es-tu ?
Benji PRhyme : Bonjour à vous et merci pour l’intérêt que vous nous portez. Benji PRhyme (P Majuscule, R Majuscule) c’est tout simplement l’alter ego de Laurentin Engoro. Benji et Laurentin, c’est comme Marshall Mathers et Slim Shady.
LCDP : Tu es très actif dans la promotion du Bwiti Gang Cypher (BGC), quel est ton rôle au sein de ce qui apparaît à la fois comme un concept et un collectif rapologiques novateurs ?
BP : J’intègre l’équipe Bwiti Gang bien après sa formation. Le matin même du premier Show Des Grillés, un 12 Mai (jour de mon anniversaire d’ailleurs), je reçois un appel de Rodzeng me demandant si je pouvais passer leur donner un coup de main sur deux trois trucs. Je me suis retrouvé à gérer le backstage et la scène dudit concert toute la soirée. Depuis ce jour, je bosse avec eux. Mon rôle est assimilable à celui d’un manager, bien que je ne me considère vraiment pas comme tel. Etant donné que chacun des membres du Bwiti Gang a déjà son manager qui gère sa carrière solo, je me vois beaucoup plus comme un coordinateur lorsqu’ils arrivent au Bwiti Gang.
LCDP : C’est quoi exactement le concept du BGC, comment tout cela est né et quels sont les buts poursuivis ?
BP : Alors comme j’ai expliqué, j’intègre l’équipe après la naissance du projet. Les trois éléments que sont Rodzeng, Tris et Bak Attak s’étaient retrouvés en featuring sur l’album Engongole de Rodzeng pour le morceau ‘’Evite tes ways’’. Avec cette collaboration, ils se sont découverts une synergie et ont décidé d’unir leurs efforts pour ramener ce vrai rap qui avait tendance à se faire rare dans le milieu. Et la meilleure manière était de le faire à travers des sessions de freestyle dans lesquelles ils allaient inviter d’autres MCs. Le public ayant très bien accueilli le premier épisode, ils ont compris qu’ils étaient sur la bonne voie. Il était donc de leur devoir de continuer en essayant de toujours faire mieux à chaque épisode.
LCDP : Les sessions de freestyles que vous organisez connaissent un immense succès, est-ce un appel au retour à un des fondamentaux de cette discipline ?
BP : Déjà, le succès de ces freestyles est la preuve que le public a soif de bon rap. Ce rap qui dénonce, qui éduque, qui est la voix des sans-voix, qui se soucie de dire les choses comme elles doivent être dites sans forcément chercher à faire du politiquement correct. Il choque parfois et c’est normal, la vérité n’est pas toujours belle mais elle est nécessaire. C’est ce rap là, celui des groupes comme Movaizhaleine, que le Bwiti Gang est en train de ramener. Et les freestyles resteront à jamais une partie incontournable de ce type de rap.
LCDP : Avant d’aborder la tenue prochaine du SDG rebaptisé Bwiti Gang Show, quel enseignements tires-tu de l’édition 1 ?
BP : Petite correction, le Show Des Grillés et le Bwiti Gang Show sont deux concerts différents aux concepts très différents. L’un a lieu en Juin et l’autre en Septembre de chaque année. Nous sommes déjà à deux éditions du Show Des Grillés et le Bwiti Gang Show va connaitre sa 2e édition ce 28 Septembre à l’Institut Français du Gabon. Au premier Bwiti Gang Show, nous avions fait salle comble. Le public avait répondu présent et était reparti très satisfait par la qualité du show. Cette année, nous allons élever la barre encore plus haut en leur offrant un show un peu plus original.
LCDP : Pour cette 2e édition qui aura lieu ce 28 septembre à l’IF, à quoi doivent s’attendre les fans ? Est-ce que Cam, Eks ou encore Darry pour ne citer qu’eux, pourraient être de la partie ?
BP : Nous sommes conscients des attentes du public. Nous discutons beaucoup avec nos fans à travers notre page Facebook ‘’BWITI GANG’’. Nous avons aussi initié une campagne de promotion show baptisée Promo De Proximité dont le principe est justement de descendre sur le terrain nous-mêmes pour échanger avec les fans, recueillir leurs avis, leurs attentes, etc. Le show de ce 28 septembre prendra tout cela en compte. Et bien sûr, les participants aux différents cyphers présents à Libreville seront de la partie car l’une des particularités du Bwiti Gang Show est justement d’offrir au public des cyphers en live.
LCDP : Ne craignez-vous pas de fâcher les fans avec ce droit d’entrée arrêté à 5.000 fcfa ?
BP : C’est marrant car au sein de l’équipe certains étaient sceptiques et avaient la même crainte. Mais étrangement, lors de la publication de l’affiche sur notre page Facebook, les fans étaient même en colère que le prix d’entrée soit aussi bas. Je vous invite à aller lire ces commentaires. Nos fans sont merveilleux ! Ils connaissent la valeur ce que nous leur offrons.
LCDP : Peut-on espérer une compilation des différents cyphers ? Et à quand l’album du BGC ?
BP : La compilation des différents cyphers et l’album du Bwiti Gang sont des projets inévitables qui sont d’ailleurs en cours de réalisation.
LCDP : « Nous allons faire de ce pays, un pays de banzi »Que faut-il comprendre à travers ce slogan ?
BP : Par Banzi, il faut comprendre cette personne qui se démarque de façon exemplaire dans tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle dit… Tout ce qu’elle est. Un Banzi doit inspirer respect et admiration. Notre mission est donc de convertir chacun des habitants de ce pays en cette personne là.
Nul besoin d’être un Banzi, pour voir ce dont je parle ! lol Big Up au grand Ekomi !
LCDP : En guise de mot de fin, et en te remerciant d’avance pour ta disponibilité, quel aspect aimerais-tu évoquer et qui n’a pas été abordé ici ?
BP : Déjà, merci encore une fois pour l’intérêt. Ce que nous n’avons pas dit ici, retrouvez-nous le 28 Septembre à l’Institut Français pour la suite ! (Rires)
Propos recueillis par Bounguili Le Presque Grand