Krugah est de retour

Nos lecteurs s’en sont aperçu: Le Chant de Powê suit patiemment le renouveau et le cheminement artistique de ce rappeur venu du Gabon. Notre chroniqueur vous invite à nouveau à poursuivre la découverte … Krugah est de retour…

On l’avait quitté sur l’actualité de Kru, un album afropéen sur lequel la moitié du Black Möm faisait montre d’un travail de fond pas du tout récompensé à sa mesure ; à notre humble avis. Le rappeur installé à Troyes nous revient avec un nouveau projet : Hardi. Le mot laisse entendre principalement trois sens : celui qui ose sans se laisser intimider (1), endurci ou fort (2), celui qui achève : le puissant (2)

Trois sémantiques à la hauteur d’un artiste qui reste au front sans craindre de se laisser intimider ni par les subjectivités d’un « game », industrie musicale, totalement déconnecté d’une réalité créative, et parfois provinciale, originale. Ni par les nouvelles tendances dont la trap.

C’est sur la musique de Ramses, un beatmaker pharaon qui mérite d’être plus connu, que Krugah retourne croiser le fer. L’heure est à la trap ? L’homme tient le micro aux côtés de Nhexus son compair de Black Möm sur Trap Banger. Les mc’s sont « deux seulement, mais ils tchatchent comme 12 ». C’est le cas de le dire. L’instrumental est maîtrisée avec dextérité. Krugah donne l’impression d’être né sous la culture d’Atlanta et pourtant sa genèse est boom bap. Son texte est une fusion d’ellipse, mots de passe, portée par une technique jingle : le talent. Nhexus rappelle à tous les « pions qui se prennent pour des pièces maîtresses » de se tenir à leur place.

Que tout le monde « pose le cœur », ce n’est pas la guerre. D’ailleurs le titre suivant nous l’enseigne : No stress. On reste dans une logique d’apaisement sans démordre d’une voix agressive. Un clin d’œil aux origines, monsieur « pense à Libreville en allumant ce dernier spliff ». Et la trap toastée repart de plus belle. Le bébé du coffre, un autre surnom du rappeur, vous injecte motivation et action. Trap toaste, trap chantée, aisance. Monsieur chante aller et retour sur A/R. L’altitude ! Il plane. Titre conseillé contre les haters, un antidote à la hauteur de la jalousie. Devant eux, il accélère en faisant son Malin. Krugah dit son élégance sous les marques. C’est sous ce vestimentaire qu’il est Trois. Virée égotripe. Son ton, son texte et son style. Attention ! Refus de « kiffer des albums […] pas carré ». Le flow tape solide, il tape trap. Trop d’émotions, calmons le jeu de nouveau un style chanté. Les choses vont changer, évolution. Pour conclure le projet, fusion du rap-trapé-chanté. Le titre wanda est un bijou.

Hardi sonne bien. La musique est faite pour accompagner la voix tronçonneuse de Krugah. En effet, les musiques sont composées pour lui. C’est évident. Le rendu confirme une symbiose pimpée par un mixe mastering de qualité. Nous vous le conseillons vivement ce projet. Il faut le vivre l’art et le faire vivre. Donc vive le streaming et téléchargement légal.

H-W Otata

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