ON A ENCORE TUÉ SEMBÈNE OUSMANE

S’il était question de tuer SEMBÈNE OUSMANE, on ne pouvait mieux s’y prendre qu’en décernant un prix qui porte le nom de l’écrivain sénégalais à cet ersatz d’écrivain gabonais.

Mais qui est Sembene Ousmane ? Il faut se rappeler que l’écrivain fut baptisé de « Zola africain » parce que comme l’illustre auteur des Rougon-Macquart, l’écrivain sénégalais s’emparait, dans ses œuvres des préoccupations de son peuple. Préoccupations d’ailleurs qu’il porta brillamment à l’écran. Il fut notamment le premier à rappeler à la face du monde, l’odieux massacre de Thiaroye perpétré par la France sur des tirailleurs dits sénégalais … Pas très copain avec Senghor, l’écrivain à la pipe était ancré dans sa société. Un phare. Une aiguillon.

Le pauvre a dû se retourner dans sa tombe de savoir que son nom soit accolé à la figure la plus contestable de la littérature gabonaise.

Oui, disons-le, c’est désormais une cuistrerie de considérer Bekale Eric Joel comme un écrivain. Il faudra préciser, écrivain du pouvoir.

Écrivain prolixe ? (Sic) Heureusement que la prolixité n’est pas gage de qualité ni de droiture. La nuance est grande. Mais ils sont nombreux dans le microcosme littéraire gabonais. Ils sont nombreux ces écrivains qui au lieu de servir la littérature s’en servent pour des positions avantageuses. Qui un juteux poste budgétaire, qui une fonction nominative. Udeg-strapontin, Udeg-machin, le bruit discordant d’une machine qui fabrique le sur place, qui cautionne la satrapie gabonaise. Insérer des manuels au programme, voilà le fait d’armes ! Mais quelles œuvres au programme ? Allons savoir.

Messieurs, rhabillez-vous, s’il reste encore ne serait-ce qu’un lambeau de morale dans les parages, votre nudité intellectuelle nous indispose plus qu’hier.

Quand on est “écrivain” pour plastronner avec les puissants, je dis qu’il y a erreur sur le produit. Appellation d’origine abusive.
Quand on se dit “écrivain” et qu’on préfère le goût du champagne et des petits fours alors que la majorité n’a pas d’eau, je dis qu’il y a incongruité en la demeure.

Assez de ces “écrivains” encartés, inféodés et engoncés dans la fange dictatoriale. Assez de ces “écrivains” liges dont les silences gloutons, les manières de moutons empêchent de fabriquer d’autres idées, plus belles, plus neuves celles-là. Assez de ces “écrivains chiens de garde de la dictature, caution morale s’entichant ouvertement avec les tenants de la nuit. Assez de ces brosses à reluire des puissants !

Rhabillez-vous s’il reste encore un pagne de morale alentour, cette manière éhontée de s’asseoir nous gêne plus que de coutume.

On attend que le ministère de la culture célèbre à son tour son “grand écrivain “….

 

 

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