C’est notre pays et vous ne nous apprendrez pas à le haïr

On a confié notre indépendance aux cuisiniers, alors qu’ailleurs les autres luttaient pour la mériter
ils ont fait signer les accords d’ingérences et de dominations aux illettrés
affidés de louanges, maîtres obscurs aux testicules lourdes de sorcellerie
experts dans l’art de tuer jusqu’au sperme de l’intelligence, pour laisser croître l’indignité et la corruption
ils se sont vendus jusqu’à la veine de la sensation
enrôlant les reins des femmes dans les associations pour trépigner des gloires tricheuses
ayant jouit jusqu’au lait amer du regret

Ce pays était un paradis
le puits de la fierté en face de l’histoire
désormais montagne de honte
sous les glissements des pires comparaisons jamais osées
miroir dressé sous les sodomites satanistes pieds en équerre
sur le brancard de la peau
dépilée de ses espoirs violés
par la morsure venimeuse de la nomination anale
rêves profanés
masculinités tronquées au crachat du millibar
dans les rires des nuits perçantes
tripotées par les déceptions incarnées des destins douteux
au dos des vautours à peine instruits mais démons quand-même
par les jours noirs
par l’éclat de l’estoc
face au crime qui monte fredonnant la concorde
par la fête, le sexe, le pain et l’ignorance
je refuse de me reconnaître vôtre
parmi les générations qui ont exulté votre danse

C’était sans nous que vous-vous êtes mis la honte au cul
effritant la fierté du pays jusqu’à l’adoption d’un esprit sans identité fixe
tantôt d’ici tantôt d’ailleurs
miraculeusement enfanté sans douleurs
pour noyer la fécondation d’un pays dans les mottes du manque
la poutre d’une colonie invitée au pillage sous le vaudou
rouillant jusqu’au clitoris du désir de la protestation les appels au patriotisme

C’est assez
notre avenir est inquiet mais pas agonisant
au midi de la comparaison nous nous rassurons de votre mièvre pitrerie
vous chantez l’homme, nous l’intelligence
vos avez les phallus aux anus et nous les idées au cerveau
aux rouillures de vos peurs nous opposons l’audace
forçant le feu à vos songes déliés sans but
au temps que vous avez chanté à gorge rompu sans savoir le lire
il est notre affirmation et pour vous celui du départ
les malheurs ne se calculent pas au degré de foi
C’est notre pays et vous ne nous apprendrez pas à le haïr

Benicien BOUSCHEDY, Le Q du Président

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