Résistance à l’oppression : gagner la bataille de l’information

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Depuis les évènements confus du 7 janvier 2019 à Libreville, ce ne sont pas les interprétations qui manquent. Chacun y va de son analyse et ce n’est pas la coupure d’Internet au royaume des bongos qui pouvait apaiser ni canaliser le flux informatif : entre les  informations, vraies(?), fausses(?), les élucubrations de toutes sortes, les analyses péremptoires, et autres propos vilipendant le peuple gabonais pour son supposé amorphisme, nous avons eu droit à tout. Tout et notamment l’utilisation quasi délirante du Facebook Live.

Mais comme on le sait, dans ce genre de situation, la communication est un enjeu de taille. Et ce ne sont pas les tenants de la nuit dictatoriale qui en sont les moins conscients. Pour eux, la démarche est simple : il faut couper le pays de toutes les sources d’information et ne laisser la possibilité qu’aux seuls membres autorisés du gouvernement pour asséner leurs vérités ou disons plutôt pour distiller leurs « médias mensonges » pour parler comme Michel Collon.

Aussi  pouvait-on lire dans la communauté gabonaise, cette frustration doublée d’une rancœur à l’égard des médias occidentaux et notamment français soupçonnés – évidemment – de duperie et de collusion avec les pouvoiristes du clan Bongo. À titre d’exemple, le correspondant de RFI et de TV5 Yves Laurent Goma est notamment montré du doigt tout comme les organes de presse qu’il sert perçus d’un mauvais œil.

On ne sait trop si c’est par naïveté que le Gabonais continue de faire comme si les médias occidentaux étaient impartiaux. Comme s’il ignorait que TV5, Rfi, France24 ne sont que des bras médiatiques de cette séculaire colonisation dont la France n’a jamais eu envie ni intérêt à s’en débarrasser.

Face à des États dont les médias publics manquent de crédibilité et qui, pour la moindre crise ou encore pour une simple période électorale s’amusent à verrouiller les libertés d’expression et d’information, n’est-il pas temps pour les Gabonais en particuliers, et pour les Africains en général de chercher plus que par le passé à se doter de leurs propres canaux de diffusion? Quand va-t-on enfin comprendre l’enjeu guerrier qui se trame dans le contrôle de l’information? Ces live Facebook à n’en plus finir, n’est-il pas temps de les convertir en sites, chaînes d’informations sérieuses?

Opposition et société civile doivent plus que jamais offrir des plateformes aux contenus informatifs de qualité. Au regard de la population qui est en large majorité jeune, c’est une incohérence et un manque de vista que de ne pas être présent sur ces canaux tant prisés par ces jeunes.

La lutte contre la dictature est multiforme, et face aux médias locaux et internationaux en parfaite copulation avec ces pouvoirs, il y a désormais nécessité de créer la troisième voix : celle des peuples opprimés.

Mwa’Divinde

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