Ô Gabon! Terre naïve, abri de notre avenir promis

Au miroir désolé de notre fierté
sans secrets et bravoure dépouillée de notre plus grand chant d’honneur
par la démocratie honteuse maquillée de gêne continue
s’impose une plaie sombre sur la nation agitée de silence
faible parmi les morts si braves de sa menteuse histoire
faible de son nom illuminé sans luttes
faible parmi les vivants qu’elle punit pour sa libération
faible mais brave dans sa concorde prophétique
faible du sort, faible de sang
aube qui ploie les voleurs de sa généreuse éternité qui ne s’assombrira
la paix qu’on chante dans un pays qu’on tue est une sourde malédiction qu’on invite à soi
mais la paix de notre génération est une lutte triomphante
nous sommes le lion face à la caravane aveugle qu’on engloutira
Par les faits qu’on ne dit pas
ni la corruption dévoilée de nos enfants qui s’exilent têtes baissées
malgré le courage enfanté de la résistance éraillée
ce pays qui se vide de son honneur n’est que l’image de sa chefferie
dont la bancalité de la conscience justifie les incompétences démesurées
maîtres dans l’art d’engendrer le ridicule triomphal que ne peuvent essuyer ni leurs mensonges ni leurs enfants cerveaux-noms-orgueil-culs-troués
vides et génétiquement vides d’intelligence et d’imagination
condamnés à fuir de honte l’odeur du pet de leurs géniteurs émasculés
homme le jour et femme la nuit
couches sous la veste de leur anus troqués contre la nomination
ni l’histoire qui pissera sur leurs tombes dont les noms s’effaceront à l’usure du mal
ces cancres dans la nuit sont à la vanité remuée la cicatrice qui se fermera des erreurs d’aujourd’hui
semence obscure des tentations échouées de notre espérance à convaincre
cette génération est la légèreté qui pèse le déshonneur qui rit
ô Gabon Bien-Aimé,
terre naïve mais abri de notre avenir promis
quelle douleur que d’essuyer la nausée qui souille ton éblouissement
que les prières ne suffisent à débarrasser les lépreux politiques
qui spolient, non pas nos noms de braves mais les rêves sommaires
avenir étranglé des bourgeons à défendre
d’une minorité qui tient le nombre par la faim et la peur
derrière les murmures qui s’arrêtent au marché des applaudissements vendus
jusqu’au creux des lamentations des indépendances des lâches
à travers la ruse oxydée de la colonie sans crinière
violant jusqu’aux larmes interdites des victimes
le triomphe lugubre à délivrer des pores de la postérité
ceux qui ne savent ni lire ni comprendre la loi qui leur échappe
exécutent le jour en pleine nuit sans mentir les soupçons de leurs crimes
alignée de pets de nourrissons que la nation a vomi
messagers du mal qui scinde l’unité
à la berge honteuse du continent qui parle du sort qu’on n’écoute pas
parmi les reflets responsables de l’élite attendue jusqu’à l’aurore de la protestation
trainent les couilles de leurs mines hypocrites faites émergentes
dans le rire qui se tait et la nuit somptueuse de leur incompétence insupportable
j’indexe ceux qui ne savent ni penser ni imaginer l’honneur
que les rides systémiques et politiques ont fait homme sans cervelle
par la démonstration et les cris prescrits au temps que grimpe la lutte
je me fais soldat sans grade pour monter le cheval de la désapprobation
armé de vers entre les feux des camps qui supplient ma position
j’éjacule dans cette muse excitée la colère que retient l’insulte
par les seins des veuves endeuillées la sueur des maux
pensives qui ne monteront l’arbre de la chair des conjoints emprisonnés
je me fais apôtre sans nom pour prêcher la délivrance
sans supplier le cancre qu’on brime par le culte de la personnalité
que les têtus de ma génération livrent mort au battants des suppliés
pour guetter entre les cuisses juteuses de l’avenir la jouissance qui vient de l’horizon
révolte devenu
mon amertume sera toujours le fouet qui débarrassera les lueurs de notre énergie
contre la tyrannie, la liberté est le seul problème
aux attentes élémentaires des fureurs qui ne peuvent se taire
raison fertile de notre vie à défendre entre les griffes de la mort
Poète naïf, voici que j’écris à l’encre de mon sang
les gémissements patriotiques de notre ironie qui sera vérité
Et le bonheur ? Qu’importe cette larme sur ma verge
ma détermination est plus riche que ma jeunesse à satisfaire.
Benicien BOUSCHEDY