A propos d’Un Noël sur l’Équateur d’Owali Antsia

Afin de souligner les festivités de fin d’année, Le Chant de Powê vous propose un bref aperçu du prochain roman de la romanci`ere gabonaise Owali Antsia. Ouvrage à se procurer sur Amazon ce 25 décembre 2020. Lecture.

A propos d’Un Noël sur l’Équateur d’Owali Antsia

Le 25 décembre 2020, Owali Antsia propose à son lectorat un quatrième texte. Dans la lignée d’ouvrages précédents, Un Noël sur l’équateur est supposé livrer sa conclusion dans un tome 2 à venir. Ce tome 1 qui a pour sous-titre Gourmandises et préjugés, est composé de 20 chapitres et parachevé d’un épilogue.

Au regard du timing ainsi que la nature de la couverture au même titre que les éléments cités plus haut, rien ne fait illusion : le roman s’inscrit dans la féérie des festivités de la Nativité durant lesquelles il faut se plier à une sorte d’exigence conditionnée collective de la beauté, de la positivité, des chocolats ou de certaines saveurs culinaires. On l’aura compris, l’œuvre est habillée comme le père noël la gastronomie en est le fil rouge…

L’ouvrage structure donc sa logique autour du thème de la cuisine. Et comme dans tous les romans de l’auteure, il met en vedette évidemment une femme : Sandra Ossouka Alevina. Les vies professionnelle et sentimentale de cette dernière au pays de Victor Hugo ont un point commun : le fiasco. Naturellement, un repli au bercail, dans la fournaise et les pluies équatoriales reste la solution de fortune. Dans l’avion qui la ramène au bled Gabon, elle fait la connaissance d’un certain Enzo. Aux allures de petite nature, arriviste à l’occasion, ce dernier emprunte le schéma classique de l’Européen venu en Afrique avec pour première compétence celle d’être un otangani… vérité coloniale ou préjugé équatorial? Il faudra lire la suite. PUISQU’IL FAUT LIRE.

Le retour au pays : le sujet clé

On ne s’attardera pas davantage sur les idylles des uns et des autres ou des unes sous les autres. La quête sentimentale et professionnelle de dame Alevina est le prétexte à accentuer un discours ou l’homme et toute sa gent est savamment trainé au tribunal des mœurs tant il s’illustre par sa mesquinerie, son immaturité volage, ses coups tordus, ses instincts manipulateurs, etc. Par ailleurs, les scènes érotiques laissent un goût d’insatisfaction. L’idylle que vit Annick aurait pu nous offrir des moments où l’on verrait plus clair les dessous de l’affaire. Sur ce point, le plat de résistance manquait au menu : pourquoi manque-t-il tant de piment comme si le Gabon était en conflit avec le pays producteur voisin?

Par suite de nombreuses circonstances ardemment prévisibles, le lecteur est plongé dans une intrigue visant à répondre à cette question : l’une à la recherche d’un nouveau départ, l’autre en quête de soi, ces deux personnages finiront-ils par faire ENSEMBLE d’une pierre plusieurs coups?

Le défi d’un retour au pays, voilà la toile de fond de cet ouvrage : rechercher un emploi et un amour en même temps est en soi un défi titanesque dans une société globalement déliquescente socialement, politiquement et économiquement mais encore dans une société où les femmes doivent reconsidérer leur vie sentimentale à l’aune des tchizas et avec cette denrée rare qu’est l’homme. Aussi, à travers l’itinéraire de Sandra, le lecteur devra comprendre que la question du « Tu rentres quand ?» ne doit plus se poser avec une légèreté mais avec une teneur et une profondeur existentielles. Rentrer? Où? Pour y faire quoi? Y a quoi là-bas? Je dois qui? Vous allez me payer combien? (sic)

De ce que nous avons lu d’Owali Antsia, c’est probablement son ouvrage le plus singulier au-delà des errances inhérentes au genre même. La construction des personnages est astucieuse car ils prennent à contre-pied un certain nombre de préjugés. Aussi, avec une certaine finesse pudique, l’auteure adresse quelques piques grinçantes sur la situation du Gabon (lieu de l’action), sur les rapports humains genrés, le tout sur un ton humoristique qui mime la parlure en vogue dans certains pays équatoriaux d’Afrique.

Par ailleurs, on aura reconnu de nombreux clins d’œil qui rendent à cette œuvre son charme badin notamment. Comme dans toute romance, la poésie y fait irruption ici par le biais d’un clin d’œil au docteur Peter Stephen Assaghle romancier et poète gabonais. Il plaît par ailleurs à penser (secret de polichinelle) que le personnage de Sandra est gribouillé et monté en épingle sur un calque de la chef Anto. Autant de détails référentiels qui, exploités dans un contexte moins angélique peuvent engendrer une œuvre puissante.

LPG Bounguili

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