Réponse d’un Gabonais à Lee White suite à son récent passage à l’émission HardTalk sur la radio BBC.

Lee White et le mythe de Tarzan le roi de la jungle

L’improbable ministre des Forêts et de l’Environnement du Gabon était l’invité de l’émission Hard Talk à la radio BBC. Lee White, qui était jadis un scientifique, semble avoir abandonné l’objectivité pour adopter sans vergogne le népotisme de son nouveau patron, dont il bénéficie évidemment.

Si les arguments de vente concernant les ambitions du dernier gouvernement d’Ali Bongo ne sont pas particulièrement choquants, on ne peut s’empêcher de s’étonner de la rapidité avec laquelle le zoologiste est passé des simples mensonges de ses opérations sur le terrain aux mensonges blancs (sans mauvais jeu de mots) qui sont si courants dans les luxueux salons du régime kleptocratique.

Interrogé sur le dictateur décédé Omar Bongo, M. White avance que le défunt président n’était pas un tyran mais plutôt un «chef africain». Ce qui laisse sous-entendre que tuer son propre peuple, voler et violer les droits de l’homme les plus élémentaires sont les attributs de cette chefferie nébuleuse africaine. L’Afrique, à travers le prisme de Monsieur Lee, n’est pas compatible avec les piliers de la démocratie; le doctorant néo-gabonais cautionnant ouvertement une dictature et son propre compromis et tente maladroitement de la cacher derrière l’épithète «en chef» que l’animateur Stephen Sackur ne pourrait pas comprendre.

Le concept de chef africain présenté ici devrait être une de ces choses que seuls les “Africains” comme monsieur White peuvent comprendre.

Les arguments de Lee White nous rappellent les clichés les plus anciens de nos livres d’histoire qui décrivaient notre continent comme une terre habitée par des sauvages non civilisés, incapables de saisir la simple idée d’un leadership responsable. Dans cette représentation, lui, Lee White, se décrit dans un pays d’Africains noirs; ce qui n’est rien d’autre autre que la seconde venue de Tarzan, roi de la jungle. A l’instar du personnage fictif introduit par Edgar Rice Burroughs, Mister White semble se considérer comme un messie ayant pour mission de sauver l’indigène «ju ju bwana», d’eux-mêmes, via ce qu’il appelle «une nouvelle vision pour l’Afrique».

Son ton condescendant est également tristement ponctué de mensonges flagrants.

Par exemple, Lee White se contredit clairement lorsqu’il a confirmé qu’Ali Bongo est apte à gouverner, tout en décrivant à quel point il est profondément blessé. Si l’homme est un expert reconnu en matière de compréhension des animaux primates parmi d’autres espèces, cela ne lui permet pas de donner une évaluation médicale d’Ali Bongo; sauf si le «fils» d’Omar Bongo relève de son domaine de compétence et est considéré comme un singe semblable aux mammifères qui peuplent les 13 parcs nationaux sous la responsabilité de son cabinet.

White admet qu’Ali Bongo est affaibli et que l’un des effets secondaires du coup dévastateur qu’a subi ce dernier à Riyad en octobre 2018, l’a rendu incapable de parler anglais; une langue qu’il adore presque comme un enfant.

Mais selon les estimations de Lee, le président qui “marche comme un vieil homme” (sic) et a subi des lésions cérébrales évidentes est totalement bon et totalement responsable. Mais bien sûr…

 (Je me demande si son évaluation serait la même que celle d’un dirigeant d’un pays occidental)!

Si Lee n’hésite pas à induire en erreur son hôte, à propos des transactions financières suspectes de la famille Bongo; il semble avoir un moment de vérité vers la fin de l’entretien après que Stephen Sackur l’appelle incorruptible, Lee White intervient, affirmant qu’on ne peut jamais savoir où la vie les mènera. Voilà!

Lee White mérite des félicitations pour son engagement en faveur de la sauvegarde de l’écosystème, mais le ministre gabonais ne comprend pas que la tradition endogène place l’HOMME au cœur de l’écosystème et en tant que tel, il serait contradictoire de se battre pour la préservation des forêts tropicales, des éléphants et des gorilles, et de prêter si peu d’attention aux vies humaines qui sont en train d’être détruites par le régime qu’il sert aveuglément.

Merci de faire suivre à l’intéressé !

Un Gabonais

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