4 Questions à … Sima Ndong

Sima Ndong ex Ken Kiz est dans le rap gabonais un des vestiges de ce que peut être un rappeur de convictions. Pour les lecteurs de Le Chant de Powê, l’ancien membre et fondateur du Syndikat des Kayas, dont le nouvel album est en phase de promotion, s’est prêté à notre jeu des quatre questions.

Le Chant de Powê : De Ken Kiz à Sima Ndong, qu’est-ce qui a changé ?

Sima Ndong : Pour commencer, je suis né ” Sima Ndong ” c’est en grandissant, vivant une certaine jeunesse, entre fantaisie et vanité, que j’étais devenu ” Ken Kiz”, je me suis donc rappelé du chemin sur lequel j’étais quand je suis venu au monde, c’est-à-dire, en Sima Ndong. Donc le changement dont vous parlez n’est que de nom mais le personnage reste le même. J’ai aussi un amour pour les origines, mes origines. J’ai fait une remise en question de tout ça, (de ce que signifie ” Ken Kiz” et de ce que signifie Sima Ndong), je me suis donc rendu compte que Sima Ndong est sensé, qu’il signifie quelque chose de bien, fort et profond, contrairement à Ken Kiz qui lui n’a aucune signification perspicace… Et comme je l’avais dit dans mon interview chez un de vos confrères, nos noms nous lient à des gens qui ont existé, et parmi ces gens il y en a qui nous aiment et veulent être fiers de nous si nous prêtons attention à leur existence invisible. Oui, les ancêtres existent et sont souvent fâchés de nous voir déraper, nous voir baigner dans des cultures qui ne nous appartiennent pas, alors je leur fais honneur…

LCDP : Qu’est-ce qui fait courir Sima Ndong, qu’est-ce qui motive cette longévité dans le rap ?

SN : En toute franchise, la passion est le seul élément moteur qui permet cette longévité, c’est tellement mystérieux que les gens même de ma famille ne comprennent pas pourquoi je suis encore en train de faire du rap jusqu’à cet âge. Aucun calcul, je me libère quand je révèle des choses aux gens à travers ma musique, tu t’attends peut-être à ce que je te dise que, « si je suis toujours motivé à rapper c’est parce que je veux percer »? Non, car la percée on ne la cherche pas à la torche, sans calcul, elle doit venir seule notamment parce que c’est écrit etc.

LCDP : Tu sors un nouvel album intitulé “Moane Yebinvegn”. Que signifie ce titre et à quoi doivent s’attendre les mélomanes et les fans de l’artiste qui auront la chance de l’écouter le 13c septembre à l’Institut Français (IF) de Libreville?

SN : ” Yebinvegn ” c’est le clan ou la tribu de mon père et d’une chaine de personnes, les ancêtres. C’est une dédicace à mon père et à mes ancêtres. Pour les gens qui viendront à l’IF comme pour ceux qui n’ y seront pas, ils doivent retenir que la musique que je m’évertue à faire aujourd’hui est une musique d’élévation, un truc d’adulte et non de gosse. J’essaye de toucher les cœurs différemment, ouvrir les esprits avec un genre de thématiques.

LCDP : Pour finir, comment définis-tu ton rap ?

Aujourd’hui mon rap se veut très expérimental, audacieux sur les thématiques, il se définit comme quelque chose d’autre, pas dans le sens de l’égo mais dans le sens où ce rap ne supporte plus une récurrence de certains thèmes que le milieu rap aime ramener.

Propos recueillis par Bounguili Le Presque Grand

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